À partir de souvenirs lettres, photographies, articles de journaux, le narrateur dresse le portrait de quatre membres de sa famille. Son père, sa mère et deux de ses tantes pendant les années de Guerre 1937-1945 vécues dans des réalités différentes et des lieux différents : La Suisse, la France et l’Allemagne. Un projet documentaire qui parle de la famille, du lien, de l’éclatement et de la dispersion. L’histoire de gens ordinaires qui tente de répondre à la question : C’est quoi une vie ?

Édith et Roland, les parents du narrateur se sont rencontrés à Chippis, dans le canton du Valais. Ils travaillent tous deux dans une usine d’aluminium. Elle est cantinière, il est ouvrier, puis surveillant de l’usine au sein d’une patrouille paramilitaire. L’usine est menacée de bombardements de la part des alliés, car elle n’a pas cessé de fournir de l’aluminium aux Nazis. Acheminée par wagon, les lingots d’aluminium étaient livrés par rail, puis par ferry à Friedrichshafen.

France, après des années difficiles comme gouvernante dans des familles de la noblesse désargentée, infirmière à Solliès Pont, elle s’engagea dans l’armée française de libération en se déguisant en homme lors du débarquement des troupes alliées dans le sud de la France en 1944. Elle fut décorée pour son courage à plusieurs reprises. 

Adèle, coiffeuse à Bâle, s’est mariée avec Karl Sick. Elle s’installa avec lui à Friedrichshafen, haut lieu de villégiatures des nazis avec ses fleurons industriels, les avions Dornier, le Zeppelin. Pendant la guerre, elle se trouve du mauvais côté du lac de Constance séparée de sa famille en Suisse. La ville fut détruite en 1944. Il ne reste pratiquement aucune archives de ces années sauf les ruines d’une usine de missiles balistiques v2.